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Johanna portrait n°20 (1,8/10) |
Imane portrait n°26 (7,9/10) |
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Rapport à l'école |
Méfiance du père envers les sociologues envoyés par l'école. Le père mélange les niveaux scolaires (le sien et ceux de ses enfants) La mère : il est « trop tard » pour elle pour reprendre des études d'infirmière. Père : incohérence dans la description de la scolarité de l'aîné : tout va bien à l'école mais il n'envisage que l'échec pour son fils « on aurait aimé qu'il aille jusqu'au bac » : phrase assassine pour un enfant en 5 ème ! Sur-investissment scolaire des parents qui dépossèdent l'enfant de son rapport à l'école (elle semble passive : contrôle des notes et du travail scolaire, cahier de vacances : 2h/jour !, mère parfaitement au courant des difficultés scolaire de ses enfants, elle sollicite des entretiens avec l'instit mais elle n'est pas patiente pour expliquer, elle sanctionne et s'énerve). |
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Rapport à l'écrit |
La TV marche pendant l'entretien. Père : aucune pratique de lecture. Mère lit des revues TV et féminines « au boulot ». La famille est abonnée à France Loisir, la mère déclare lire un livre par mois. Présence d'une encyclopédie à l'envers dans la bibliothèque = capital culturel mort, les parents n'investissent pas ces livres, ils ne sont que décoratifs. Ne vont pas à la bibliothèque municipale. Johanna ne lit que des livres avec images, pas d'abonnement revue pour enfant, ne demande pas des livres sauf dans le magasin. Les livres de Johanna sont de partout, pas de rangements pour les livres. Parents n'aiment pas écrire (écriture domestique) « ça prend du temps », paperasse pour la mère qui dit n'écrire que sous contrainte, quand il n'y a pas le choix : pas de listes de courses, de tenue des comptes, calendrier pas à la bonne date… |
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Rapport au temps et à l'espace |
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Divers |
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Tableau synthétique d'après B. Lahire « Tableaux de familles », 1995, Seuil.
Généalogie des deux familles
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Lignée paternelle |
Lignée maternelle |
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H = F |
H = F |
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Grands Parents |
GP : « sous directeur des travaux publics. |
GM : usine et femme au foyer. |
GM veuve travaille à l'usine |
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Parents |
H = F |
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Tante de Johanna bachelière « Directrice en télécommunication » |
Père Johanna 37 ans ouvrier électricien (OQ, PCS 6) CAP d'électricien, en métropole depuis 12 ans |
Mère 35 ans aide soignante (PCS 5), niveau seconde |
Tante niveau première. |
Enfants |
Grand frère en 5 ème 2 ans de retard |
Johanna 8 ans en CE2 |
Petit frère en maternelle |
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Lignée paternelle |
Lignée maternelle |
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H = F |
H = F |
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Grands Parents |
GP : gardien, école coranique |
GM : inactive, jms scolarisée |
GP : agriculteur GM : inactive Lisent et écrivent l'arabe. |
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Parents |
H = F |
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Oncle avec 3 enfants longues études. |
Père 41 ans originaire Tunisie, en France depuis 1972, sixième (un redoublement) Régleur P-3 (OQ PCS 6) Militant politique en Tunisie qui l'obligea à émigrer vers la France = socialisation politique. |
Mère 38 ans en France depuis 1975, école coranique 3-4 ans, lit et écrit mal le français |
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Enfants |
Grand frère 17 ans BEP |
grand frère 12 ans en 5ème |
Imane 8 ans en CE2 Entrée précoce en maternelle 2,5 ans |
Grand frère 10 ans CM2 |
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Cousine en licence droit, cousine styliste et cousin bac STT |
Ce qu'il faut retenir : Les résultats scolaires des 2 cas sont paradoxaux car avec la dotation initiale en capital scolaire des parents, Johanna devrait mieux réussir qu'Imane au regard des diplômes et de la bi-activité de ses parents. Cela confirme que la socialisation est un processus incertain, jamais automatique ou mécanique. Le faible capital scolaire des parents n'est pas la cause première de l'échec scolaire, c'est davantage comment les parents perçoivent le rôle de l'école, comment ils en parlent (ou les non-dits) qui jouent dans la réussite scolaire des enfants et non les capacités scolaires des parents pour l'aide au devoir des enfants. Le rapport au temps et à l'écrit dans la famille semblent également jouer beaucoup car ils sont des prédispositions importantes pour réussir à l'école : planifier, s'organiser, se projeter dans l'avenir, trier, classer ses idées pour apprendre, faire une fiche de révision, une dissertation, écrire et lire pour le plaisir et non seulement sous contrainte ou avec effort… Mais aucun de ces éléments ne joue tout seul ou n'est déterminant à lui seul, c'est leur cohérence qui produit des effets favorables.
Question : En tant que Ministre de l'Education Nationale désireux de lutter contre l'inégalité des chances à l'école, quelles mesures proposeriez-vous au regard des travaux de Bernard Lahire ?
Auteur : marjorie.galy@wanadoo.fr