Eléments de correction du TG8 « L'évolution des normes familiales », p.283 Bréal (2001)
1) En quoi consiste le mouvement d'individualisation à l'œuvre dans notre société (doc.1) ? (1 point)
A ne pas confondre avec individualisme ou égoïsme. Il s'agit du fait que la famille se privatise et se recentre sur l'épanouissement des individus qui la compose. Le contrôle social sur la famille pèse de moins en moins. Le « qu'en dira t'on » détermine beaucoup moins les choix d'union du couple et les choix éducatifs des parents. Le mariage n'est plus une contrainte sociale aussi forte, de même le fait de se séparer du parent de ses enfants, de re-constituer une autre famille avec de « nouveaux » enfants (familles recomposées). La famille devient une affaire privée et de moins en moins quelque chose qui regarde la société (elle se désinstitutionnalise). La fonction dominante de la famille moderne est d'être une cellule affective qui pourvoit amour et solidarité. L'épanouissement personnel des conjoints et celui des enfants l'emportent sur la rigidité d'une configuration familiale immuable. Le bonheur individuel des membres de la famille prime.
2) Quelles sont les conséquences de ce mouvement d'individualisation sur les formes prises par la socialisation familiale (doc.1) ? (2 points)
Ces changements d'abord initiés par les choix des conjoints du couple (accroissement des unions libres, des naissances hors-mariages, des séparations…) ne manquent pas de se répercuter sur les enfants si le couple en a. Le mode éducatif change et se désencastre lui aussi du « qu'en dira t'on ». L'éducation des enfants est de moins en moins punitive et de plus en plus compréhensive. Les normes de politesse et de respect s'affaiblissent pour laisser place à une plus grande démocratie dans la famille entre l'homme et la femme d'abord puis entre parents et enfants. Ces derniers sont davantage considérés comme des individus en devenir dont il faut respecter et l'épanouissement personnel et promouvoir l'autonomie.
3) Que nous apprend ce sondage sur les valeurs des jeunes (doc.2) ? (2 points)
Pour certains, les mutations opérées dans la famille depuis les années 1960 (voir questions 1 et 2) sont le signe d'un déclin et d'une crise de la famille. Le sondage du document 2, nous apprend que les nouvelles générations de jeunes (15-24 ans en 1999) ne sont pas hostiles à la famille, loin de là. La valeur mise en avant en premier comme très importante ou importante est la famille (pour 97% des sondés), l'amitié 97%, le travail 97% et l'amour 95% alors que la religion est considérée comme pas importante du tout ou pas très importante par 70% des sondés. On note cependant l'essor de l'individualisation et de l'épanouissement personnel dans les valeurs mises en avant : l'argent et la sexualité sont importants ou assez importants pour près de 90% des jeunes et 0% des sondés disent que l'amitié ou l'amour ne sont pas importants du tout. C'est donc bien le mariage religieux et ses contraintes sociales (fidélités, mariage comme point de départ du couple et de la famille…) qui sont en déclin voire en crise. On compte d'ailleurs en 1998 près d'une naissance sur deux hors-mariage et 83,6% de couples mariés… (voir doc.11 page 269) Ce décalage traduit simplement un assouplissement des calendriers de la famille. De plus en plus, les couples commencent par faire des enfants puis se marient ensuite, inversant ainsi le calendrier des années 1960 où seulement 5,9% des enfants naissaient de parents en union libre et où 97,1% des couples étaient mariés. Enfin on voit émerger de nouvelles valeurs : le sport, la musique, Internet qui sont très importants ou assez importants pour les 15-24 ans, respectivement 70%, 54% et 47%.
4) Expliquer la phrase soulignée dans le document 3. (2 points)
La solidarité familiale est la plus intense envers les membres de la famille avec lesquels on a cohabité ou cohabite car le foyer domestique est le premier à socialiser et le partage des normes et valeurs communes aux membres du foyer engendre une solidarité accrue. Or la taille de la famille cohabitante se recentre le plus souvent sur la famille dite nucléaire (parents et enfants). On en déduit donc que la solidarité familiale s'opère entre 2 générations plutôt que trois : parents/enfants plus que grands-parents/petits enfants ou oncles et tantes.
5) La solidarité familiale s'est-elle affaiblie ou transformée (doc.3) ? (3 points)
Le document 3 laisse penser que la solidarité familiale se transforme plus qu'elle ne s'affaiblie. Par ailleurs elle demeure équitable et ne jouent pas à sens unique. En effet, le soutien moral et pécuniaire au sein de la famille ne se démentent pas mais ils parcourent des chemins de plus en plus courts. Des études démontrent même que la fonction de solidarité au sein de la famille a joué et continue de jouer à plein face à la fragilisation sociale occasionnée par la crise, la montée du chômage et de son corollaire la précarité (symptôme de la réapparition de la pauvreté : 1986 création des restos du cœur et 1988 création du RMI). A l'occasion des nombreux décès de personnes âgés lors de la canicule de l'été 2003 une polémique est apparue sur « l'abandon » des personnes âgées par leurs descendants. Rien n'est moins sûr. Cette solidarité a changé sous l'effet de 3 mutations :la bi-activité des couples, le prolongement de plus en plus tardif de la cohabitation juvénile du fait de l'allongement des études et des difficultés d'entrée dans la vie active (cf. Film « Tanguy »), mais aussi et surtout le vieillissement des seniors. Avec l'apparition d'un 4 ème voire d'un 5 ème age, de nouvelles pathologies de la vieillesse plus lourdes médicalement apparaissent et leur prise en charge familiale est de moins en moins possible… (+ phénomène d'externalisation de certaines solidarités familiales : garde d'enfants, des seniors).
Question de synthèse : Vous montrerez que si les normes familiales se sont transformées, la famille continue néanmoins à remplir ses fonctions sociales. (10 points)
1) Les normes familiales se sont transformées…
Q1, Q2, Q3, Q5
2) … mais la famille continue néanmoins de remplir ses fonctions sociales.
Q3, Q4, Q5
RAPPEL : En QSTP, il faut suivre le plan induit par la formulation du sujet et réutiliser tous les documents.